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pendant six mois des faits mentionnés au procès, pendant lequel temps le dit Péan gardera prison, sous le bon plaisir du Roi, au château de la Bastille où il est détenu, les preuves demeurantes en leur entier. »

Les juges du Châtelet laissèrent écouler presque six mois avant de reprendre l’instruction contre Péan. Enfin, à la fin de juin 1764, ils se décidèrent à agir. Mais là une nouvelle difficulté se présenta. Les juges et l’avocat général Moreau ne s’entendaient pas sur la procédure à suivre. Les juges proposèrent deux ou trois compromis à Moreau qui les refusa. À la fin, chacun y mettant du sien, on put procéder.

Péan fut interrogé à trois reprises mais non pas sur la sellette comme à l’instruction précédente ; on se contenta de l’entendre « derrière le bureau ».

Moreau note à ce sujet : « Le s. Péan a été interrogé derrière le bureau les commissaires ne tenant point à le faire interroger sur la sellette et les juges ont commencé leurs opinions. Les avis ont été fort partagés. »

En effet, comme on le verra par la division des votes, la preuve faite contre Péan fut appréciée assez différemment si on en juge par les opinions proposées : trois se déclarèrent pour un « plus amplement informé indéfini et liberté » ; deux voulaient « six mois de prison puis la liberté », un autre proposait « bannissement pour trois ans » : trois vou-