Page:Roy - Bigot et sa bande et l'affaire du Canada, 1950.djvu/124

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Péan reçut à son château d’Onzain, quelques années plus tard, un visiteur qui, sûrement, lui rappela les beaux jours d’autrefois. Cet hôte n’était autre que l’ancien intendant Bigot. Il vivait en Suisse depuis sa condamnation et avait écrit à Péan que sa santé allait de mal en pis. Péan et sa femme obtinrent alors des autorités françaises la permission pour Bigot de venir prendre les eaux de Barrège. C’est à l’été de 1771 que Bigot passa quelques jours à Onzain.

Le puissant et fier intendant de jadis n’était plus qu’une ruine. Ses années de prison, la perte de sa fortune, l’ignominie que son procès avait jeté sur son nom, l’avaient prématurément vieilli et il avait à peine la force de se tenir sur ses jambes. Bigot dut faire une triste comparaison entre sa situation et celle de son protégé du Canada qui vivait dans un beau château, servi par de nombreux domestiques et se donnait toutes les douceurs de la vie.[1]

Péan vécut richement et apparemment heureux dans sa propriété d’Onzain et c’est là qu’il décéda le 21 août 1782.

Quant à madame Péan, elle préférait le séjour de Blois à Onzain et y résidait la plus grande partie de l’année. Elle y décéda en 1792.

Leur fille, Angélique-Reine-Françoise, née à Québec le 12 octobre 1751, devint, le 5 septembre 1769. la femme de Louis-Michel, marquis de Mar-

  1. Guy Frégault, François Bigot, administrateur français.