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de ce qui regardait les Acadiens. Celui-ci usa en tyran sa supériorité, il ne délivra les vivres qu’avec une inégalité marquée, et il réduisit les Acadiens à le supplier et à regarder comme une faveur émanée particulièrement de lui les vêtements et les vivres que le Roi lui confiait pour les leur distribuer. M. de Vassan eut souvent des altercations très vives avec lui. Il eut besoin de tout son esprit et de toute sa supériorité pour lui résister ou accommoder les dissentions et les mécontements que sa conduite faisait naître parmi les Acadiens, on le taxa même d’avoir fait assassiner le sieur Howe, Anglais. »[1]

C’est en 1753 que M. de Vassan revint servir dans la Nouvelle-France proprement dite.

La même année, le 1er avril, le roi lui avait accordé la croix de Saint-Louis.

En 1756, M. de Vassan recevait le commandement du fort de Niagara, poste qu’il devait garder jusqu’en février 1759.

Brave et bon soldat, M. de Vassan n’eut jamais la patience ni la douceur voulue pour se faire aimer des Sauvages. On voit par les lettres du chevalier de Lévis qu’il fut même question de lui enlever son commandement par suite du tort que ce manque de compréhension du caractère des Sauvages pouvait faire à la cause française.

M. de Vassan prit part à la bataille de Carillon avec sa compagnie. Il est mentionné à différen-

  1. Bulletin des Recherches Historiques, 1944, p. 69