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En 1750, M. de Vassan fut envoyé pour prendre le commandement du fort Beauséjour, en Acadie. Il succédait à M. de Lacorne.

Le commandement de M. de Vassan au fort de Beauséjour ne fut pas des plus heureux. Les soldats qui composaient la garnison n’avaient pas été choisis sur le volet et les officiers avaient beaucoup de difficultés à les garder dans la discipline. Une lettre de M. de Longueuil au ministre du 26 avril 1752 nous apprend que dans une seule saison trente-deux soldats avaient déserté le fort.

« Depuis le 12 octobre, dit cette lettre, il est déserté 34 soldats de la garnison de Beauséjour aux Anglais de la Nouvelle-Angleterre. M. de Vassan a fait faire des patrouilles pour éviter les désertions. Je lui donne ordre de faire instruire leur procès et de faire exécuter les jugements sur les lieux, ces exemples seuls pourront en imposer. »[1]

Le sieur de C, qui, dans son Mémoire sur le Canada n’a eu de pardon ou de sympathie pour aucun de ceux dont il parle, fait presque un portrait passable de M. de Vassan. Il l’avait vu à l’œuvre en Acadie et le juge ainsi :

« Cet officier était fier, brave et hautain, il avait de l’esprit et de la capacité du détail ; il s’acquittait mieux que tout autre officier n’aurait fait et avec plus de dignité de ce qui lui était prescrit par ses instructions (en Acadie française) il laissa ou plutôt abandonna à l’abbé de Laloutre le détail

  1. Collection de manuscrits, vol. III, p. 508.