Page:Roy - Bigot et sa bande et l'affaire du Canada, 1950.djvu/154

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sans peine, écrivain de la Marine ; et comme il étoit laborieux et d’un caractère rampant, lui accorda bientôt sa confiance, et ne vit et n’agit que par lui ; mais cet homme étoit vain, ambitieux, insupportable par ses hauteurs, et surtout avoit une envie si démesurée d’amasser de grands biens, que son proverbe ordinaire étoit de dire : « qu’il en prendroit jusque sur les autels » ; on ne doit point s’étonner qu’avec de pareils sentimens il n’ait souvent abusé de la confiance de son maître, et ne lui ait fait faire bien des fautes. »

Les dires du sieur de C. sont en partie vrais, du moins pour les premières années de Deschenaux. En effet, nous voyons par le recensement paroissial de Québec de 1744 que le notaire Du Laurent était en pension chez le cordonnier Brassard dit Deschenaux, ce qui confirme presque que le notaire Du Laurent lui montra à lire.

Deschenaux acquit vite la confiance de l’intendant Hocquart qui, dès le 2 février 1745, le commettait pour se transporter dans les paroisses de la rive sud du gouvernement de Québec afin d’y dresser le recensement de chaque paroisse ou seigneurie. On doit regretter la perte ou la disparition de ce recensement nominal qui aurait été si précieux pour l’histoire de nos familles canadiennes.

À son tour, l’intendant Bigot, le 15 avril 1750, donnait à Deschenaux une commission de receveur pour faire la perception de l’imposition ordonnée sur tous les habitants de Québec pour l’entretien des