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casernes des troupes de la capitale. N’est-ce pas là l’origine de l’impopularité de Deschenaux à Québec pendant un certain nombre d’années ? Cette imposition pour l’entretien des casernes avait été reçue avec une extrême répugnance par tous les habitants de la capitale.

Le 6 octobre 1754, Bigot donnait encore une marque de confiance à Deschenaux. Le trésorier de la marine, le sieur Imbert, passant en France, Bigot chargeait son secrétaire de le remplacer pendant toute la durée de son absence.

On comprendra sans peine qu’au procès de 1763 Deschenaux secrétaire et âme damnée de Bigot, fut un des principaux accusés. Deschenaux resté dans la colonie on le jugea par contumace. Dans son témoignage Cadet ne le ménagea pas. Il déclara qu’il donnait 40,000 livres par année à Deschenaux (p. 273) et qu’en outre il lui fournissait gratuitement la viande nécessaire à sa maison (p. 351).

Le Châtelet, par son jugement du 10 décembre 1763, accusait :

« Le dit Deschenaux, d’avoir profité sciemment de surhaussement de prix accordé par le dit Bigot à des marchandises particulières fournies par le dit Deschenaux et le dit Cadet au poste de Miramichy en 1758, et d’avoir fait refaire en 1760 les états de la dite fourniture qu’il a fait mettre sous des noms empruntés, et dans lesquels pour pallier la dite surappréciation, les quantités ont été aug-