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pour voler le Roi. Les états de consommation des vivres auraient dû être dressés par le garde-magasin et certifiés par le commandant et le commis du munitionnaire. Or, c’est le Commandant du fort lui-même qui les dressent et les deux autres officiels se contentaient de les signer. On peut croire que M. de Lepervanche ne se gênait pas pour augmenter le nombre des rations.

M. de Lepervanche se rendit aussi coupable d’une autre tromperie.

Il convertissait en rations les achats qu’il faisait lui-même des rafraîchissements pour lesquels il donnait au garde-magasin des ordres de consommations de rations, relativement au montant des achats qui étaient réglés sur le prix du lieu. De cette façon, le commandant et le munitionnaire faisaient, chacun un profit fort respectable[1].

Tout ceci, évidemment, est la version de Bigot qui, pour se justifier, trouve toujours le moyen de jeter la faute sur les commandants des forts, et sur les gardes-magasins, tous nommés par lui et qui, conséquemment, étaient ses créatures.

Chose singulière, M. de Lepervanche, repassé en France en 1761, ne répondit pas à la convocation du Châtelet en 1763. Le tribunal, le 10 décembre 1763, décida qu’il serait plus amplement informé sur les faits qu’on lui reprochait.

Apparemment, M. de Lepervanche n’était pas

  1. Mémoire pour Messire François Bigot, 1ère partie, p. 244.