Page:Roy - Bigot et sa bande et l'affaire du Canada, 1950.djvu/255

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Martinique le même emploi qu’il avait au Canada.

Mais à peine avait-il pris possession de son office dans cette colonie lointaine qu’il fut rappelé en France.

Barbel avait travaillé sous les ordres de Bigot et l’intendant infidèle compromettait tous ceux qui l’approchaient d’un peu près. Nous savons que peu après son arrivée en France, Barbel fut enfermé à la Bastille. D’après le Mémoire de Bigot, Barbel, en sa qualité d’écrivain principal « taxait le prix des certificats des Pays d’en haut ». En contact continuel avec Cadet, le munitionnaire, pour obtenir les bonnes grâces de Barbel, lui fournissait gratuitement la viande nécessaire à sa maison.[1]

Chose étrange, Barbel, enfermé à la Bastille, ne fut pas jugé par le Châtelet. Son nom ne se trouve pas même dans la liste des inculpés. Ceci laisse supposer deux choses, soit que la preuve contre lui n’ait pas été assez forte ou encore que l’ancien commis principal aurait fait, sur la promesse d’être gracié, des révélations sur le compte de Bigot et de ses comparses qui auraient été utiles pour la poursuite devant le Châtelet.

Après sa sortie de la Bastille, M. Barbel se chercha des protecteurs et il en trouva. M. de Sartine, conseiller au Châtelet et qui devait devenir un peu plus tard lieutenant-général de la police, fut un de ceux-là. Le président du Conseil de Marine écri-

  1. Mémoire pour messire François Bigot, 2e partie, p. 351