Page:Roy - Bigot et sa bande et l'affaire du Canada, 1950.djvu/26

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Comme on le voit, les opinions différaient assez sensiblement. Finalement, il y eut compromis : dix-huit juges finirent par se prononcer pour le bannissement à perpétuité, et huit autres restèrent sur leurs positions en votant pour les galères.

Sur le banc du Châtelet, se trouvaient de bons juges, il n’y a pas de doute là-dessus, mais il se trouvait aussi des juges bons, trop bons, peut-être.

Le 10 décembre 1763, les juges du Châtelet rendaient leur jugement dans le cas de Bigot comme de ceux qui avaient subi leurs procès en même temps que lui. Le jugement rendu contre Bigot était accompagné des considérants suivants : « Le dit François Bigot est dûment atteint et convaincu d’avoir pendant le temps de son administration dans la colonie française du Canada en l’Amérique Septentrionale, toléré, favorisé et commis lui-même les abus, malversations, prévarications et infidélités mentionnés au procès, dans la partie des finances, l’une des plus importantes dont il était chargé, lesquelles sont principalement quant à l’approvisionnement des magasins du roi en marchandises.

« Primo — D’avoir préparé les voies aux dits abus en insinuant au ministre, par les lettres, et notamment par celle du 8 octobre 1749. « qu’il y avait de l’avantage pour le roi, d’acheter à Québec les marchandises pour les services, que la colonie en était pourvue pour trois ans, et qu’elles ne reviendraient peut-être pas si cher qu’à les prendre en