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« On a excipé de ce que le sieur Perthuis était conseiller au Conseil Supérieur. Cette qualité s’opposait, a-t-on dit, à ce qu’il achetât pour son compte. D’ailleurs, il a pris 5 pour cent de commission. Il achetait donc pour autrui.

« Si cette dernière circonstance était véritable, si le s. Perthuis avait pris des frais de commission, elle serait une preuve que la qualité de conseiller ne l’empêchait donc pas de faire le commerce. Aussi tous les conseillers le faisaient. Mais, dans la vérité, le registre ne porte pas qu’il a pris 5 pour cent de commission. Il porte qu’il les a accordés à Menardy… »[1]

Joseph Perthuis, conseiller au Conseil Supérieur, qui faisait ainsi un bénéfice de trente-cinq pour cent pour des marchandises vendues au Roi, était né à Québec le 30 août 1714, du mariage de Charles Perthuis, marchand, et de Madeleine Roberge. Il se livra d’abord au commerce puis MM. de Beauharnois et Hocquart, ayant découvert dans le jeune commerçant des talents pour la judicature, le firent nommer conseiller assesseur au Conseil Supérieur (26 janvier 1743). Quatre ans plus tard, le 1er janvier 1747, il devenait conseiller en titre, remplaçant M. Rouer d’Artigny, décédé.

Mais ses dispositions pour le commerce et l’industrie ne l’avaient pas abandonné et, l’année même de sa nomination au Conseil Supérieur, M.

  1. Mémoire pour messire François Bigot, 2e partie, p. 491.