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diens et ses Mémoires. Le vieil auteur ne l’avait pas connu puisque M. de Lacorne de Saint-Luc était mort précisément l’année de sa naissance. Mais il était son parent et sa mère avait dû lui parler souvent de ses prouesses et de ses bons tours.

Né à Montréal en 1711, M. de Lacorne de Saint-Luc était le fils d’un officier de valeur, Jean-Louis de Lacorne, et de Marie Pécaudy de Contrecœur, fille d’un autre officier distingué. Il était donc de bonne souche.

M. Lacorne de Saint-Luc entré dans les troupes de la marine en 1735 fut promu enseigne en pied en 1743, lieutenant en 1748 et capitaine en 1755. La croix de Saint Louis lui fut accordée en 1759.

Ce n’est pas comme commandant de fort ni comme chef d’expéditions guerrières que s’écoula la carrière de cet officier. Son rôle fut apparemment plus modeste mais peut-être plus utile. Il parlait plusieurs dialectes sauvages et c’est en qualité d’interprète qu’il servit son pays. Les interprètes qui savaient se faire aimer des Sauvages réussissaient à les faire agir à peu près à leur guise. M. Lacorne de Saint-Luc rendit en cette qualité d’interprète des services nombreux et importants à la colonie. Aussi, les gouverneurs et les intendants lui rendirent témoignage en maintes circonstances auprès des autorités, ce qui explique qu’on ne lui refusait pas grand’chose.

Sous le régime anglais, M. de Lacorne de