Page:Roy - Bigot et sa bande et l'affaire du Canada, 1950.djvu/288

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rédigea les importantes lettres envoyées par M. Doreil au ministre de la marine et au ministre de la guerre de 1755 à 1760, on ne peut s’empêcher de reconnaître que le commissaire des guerres avait un secrétaire de première valeur. Ces lettres sont l’œuvre d’un maître de la plume.[1]

Au départ de M. Imbert pour la France en 1758, l’intendant Bigot qui, on le comprend, avait tout intérêt à ménager M. Doreil, réussit à faire nommer M. Rochette trésorier de la marine. Cette charge était probablement la plus importante de toute l’administration canadienne, après celles de gouverneur et d’intendant.

Bigot et sa bande avaient commis tant d’excès que le peuple se faisait à l’idée que tous les gens en place ne valaient pas mieux qu’eux. C’est probablement ce qui a fait naître la légende que M. de La Rochette était comme ceux qui l’entouraient. On a pourtant aucune preuve que M. de La Rochette ait profité de sa charge pour s’enrichir. Le sieur de C. qui avait travaillé sous les ordres de M. de La Rochette lui rend même un témoignage qui, sous la plume de ce mécontent continuel, a une valeur incontestable. « Il était dit-il, un jeune homme sage, discret et modéré, mais que le peu de temps qu’il fut dans son emploi ne donne pas le temps de pénétrer son caractère.

  1. Les lettres de M. Doreil ont été publiées dans le Rapport de l’Archiviste de la province de Québec, 1944-1945.