Page:Roy - Bigot et sa bande et l'affaire du Canada, 1950.djvu/291

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

n’avait pas digéré la concurrence déloyale que la Friponne avait faite à tous les magasins de Québec.

Le sieur Glemet, pendant son séjour à Paris pour témoigner devant le Châtelet, eut une aventure qui nous est révélée par un rapport de police. Le 11 novembre 1763, un inspecteur de police de la capitale écrivait à son chef :

« M. Glemet, négociant du Canada, qui est venu à, ce qu’il dit, à Paris, à cause de l’affaire des Canadiens, est depuis quelque temps amoureux de la nommée Dervieux, soi-disant mariée avec le nommé Dervieux, intendant du marquis Tricart, demeurant près les Petites Maisons, rue de Sèvres fort complaisant de toutes façons, car il laisse à sa prétendue femme toute la commodité, le long de la journée, d’augmenter son mobilier. Il se trouve content pourvu qu’elle ne retienne personne à coucher et que le souper soit prêt et bon lorsqu’il rentre le soir au gîte. Cette Dervieux n’est plus de la première jeunesse, mais est encore bien de figure. Elle a une petite fille âgée de 10 ans, à laquelle elle donne toutes sortes de talents et qui danse déjà très bien. Elle la destine pour le théâtre et elle a été du nombre de celles qui ont été nommées pour le voyage de Fontaineblau actuel. Cet enfant est fort aimable et sera un jour un bâton de vieillesse pour la mère. En attendant, M. Glemet paie les mois de tous ses maîtres et fournit à la mère tout son nécessaire et sa subsistance. Il lui a fait présent dernièrement d’une très belle tabatière d’or, mais il a