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des chemins ou des routes à peine ouvertes ?

Les allusions du marquis de Montcalm à M. de Lotbinière sont ordinairement voilées. Il le nomme peu souvent, mais quand il se plaint de la lenteur des travaux, des dépenses exagérées, des vols, etc., etc., les constructions de l’ingénieur sont toujours en cause. On lit à travers les lignes le peu de confiance qu’il a dans les capacités et même l’honnêteté de M. de Lotbinière. Citons quelques-unes de ses allusions à M. de Lotbinière.

De Québec, le 2 décembre 1757, il écrit au chevalier de Lévis : « Carillon a trop de bouches à feu, point assez de boulets, manque d’outils. Je crois qu’à la fin des campagnes Lotbinière les emporte. Par Pontleroy, je vois des friponneries criantes de toutes parts. Ingénieur, artilleur ! Pauvre roi ! »[1]

De Laprairie, le 8 juin 1758. Montcalm écrit encore au chevalier de Lévis :

« Le capitaine Lotbinière, ci-devant ingénieur, a conduit les Anglais jusqu’à Chambly qu’il a fait admirer au capitaine Martin, en l’assurant que Carillon était deux fois plus fort ».[2]

Le 6 janvier 1758, Montcalm écrit au chevalier de Lévis :

« Pontleroy ne sympathise pas avec Lotbinière, qui a tort entre nous. Jusqu’à présent la marche de Pontleroy est sage ; il en écrit à M. de Vaudreuil,

  1. Lettres de Montcalm au chevalier de Lévis, p. 87.
  2. Lettres de Montcalm au chevalier de Lévis, p. 137.