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cela finira par un mémoire respectueux au ministre si on veut lui restreindre ses fonctions, inter nos ».[1]

Le 2 février 1759, Montcalm écrit à M. de Lévis et lui laisse entendre que M. de Lotbinière ne veut plus de boisson à Carillon.[2]

Dans son Journal, Montcalm est plus à l’aise et il y va plus carrément. En février 1757, il se plaint que les officiers de terre sont sacrifiés à ceux de la Marine et se plaint que M. de Lotbinière fasse partie d’une expédition.

Dès sa première rencontre avec l’ingénieur de Lotbinière, Montcalm semble l’avoir pris en aversion. Quelques entrées de son Journal et ses lettres à Lévis, Bougainville, Bourlamaque, etc., indiquent qu’il a peu de confiance dans les capacités de l’ingénieur canadien. Il va même plus loin certaines allusions laissent entendre que M. de Lotbinière était un profiteur.

On s’explique plus facilement l’animosité de Montcalm pour M. de Lotbinière quand on sait que, les régiments qui combattaient directement sous les ordres de Montcalm faisaient partie de ce qu’on appelait alors l’armée de terre. Les troupes canadiennes, elles, faisaient partie des compagnies de la Marine. On les appelait ainsi parce qu’elles dépendaient du département de la Marine. Les

  1. Lettres de Montcalm au chevalier de Lévis, p. 149.
  2. Lettres de Montcalm au chevalier de Lévis, p. 157.