Page:Roy - Bigot et sa bande et l'affaire du Canada, 1950.djvu/310

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mille livres sans y compter la perte des outils. Il est bien étrange qu’à des frais aussi extrêmes ce chemin n’ait pas été fini. Aussi cet officier fut-il en état de se faire un équipage. Il parut avec pompe parmi nos grands ; il en fut goûté, et c’est ce qui lui a procuré son avancement. Il était d’usage pour les dépenses qui se faisaient ci-devant dans les postes lorsqu’il n’y avait pas d’ingénieur, que le paiement en fût expédié par le garde-magasin avec le visa du commissaire et du commandant. Cette coutume fut abandonnée. M. de La Pause arrangeait tout lui-même. Il faisait le rôle des travailleurs, faisait de même les certificats, et en recevait le paiement. Grâce à cet arrangement, la fraude ne pouvait être connu que de lui ».[1]

M. de La Pause, disons-le à l’honneur des régiments de Montcalm, fut le seul officier régulier qui se compromit dans les dernières années du régime français. Disons de M. de La Pause que son seul accusateur est le sieur de C. Ceux qui ne croient pas aux dénonciations du sieur de C. ont donc le droit de croire en l’innocence de cet officier.

M. de La Pause avait nom Jean-Guillaume-Charles de Plantavit de Margov comte de La Pause.

Il était officier au régiment de Guyenne et il était passé ici en 1755. M. de La Pause était un ami intime du chevalier de Lévis et c’est lui qui lui

  1. Rapport de l’Archiviste de la province, 1924-25, p. 135.