Page:Roy - Bigot et sa bande et l'affaire du Canada, 1950.djvu/321

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cela use de toute son autorité, presque despotique. « Son complice est l’œil même du ministre ». Ce complice était M. de la Porte, commis principal de la marine, administrateur plus intelligent qu’honnête, qui était chargé des colonies ; il avait eu la confiance de M. de Maurepas, puis celle de M. Rouillé, qui, ignorant absolument le détail du ministère de la marine s’en rapportait entièrement à ses commis principaux. « M. de Machault, dit le duc de Luynes, dans ses Mémoires, avait reçu des plaintes, mais apparemment qu’il les avait pas trouvées suffisamment fondées. M. de Moras, ayant voulu examiner plus à fond, a demandé des détails à M. de la Porte qui a été long temps à les lui donner et a paru s’y prêter avec peine. M. de Moras en a rendu compte au Roi ». M. de la Porte fut renvoyé le 27 janvier 1758 ; mais on lui conserva 9000 livres de pension qu’il avait déjà, auxquelles on ajouta 4000 livres. « On prétend, ajoute le duc de Luynes, qu’il y a eu dans le détail des colonies des malversations, desquelles il aurait dû être instruit et s’y opposer ».[1]

M. Garneau, dans son Histoire du Canada, parle en deux occasions de M. Laporte de Lalanne. Il cite une lettre de M. Doreil de 1757 où il écrivait : « Je n’aspire qu’au moment heureux où, avec la permission du Roi, je pourrai repasser en Fran-

  1. L. Dussieux, Le Canada nous la domination française p. 165.