Page:Roy - Bigot et sa bande et l'affaire du Canada, 1950.djvu/322

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ce et n’être plus spectateur inutile de choses aussi monstrueuses que celles qui se passent sous nos yeux… »

Le ministre de la marine ignore la véritable cause de notre triste situation ; il ne convient ni à M. de Montcalm ni à moi de tenter de l’en instruire, d’autant plus que nos représentations ne parviendraient vraisemblablement pas jusqu’à lui ». Après cet aveu impuissant de M. Doreil, M. Garneau ajoute, en note :

« Parce que l’un des employés du ministère à Versailles, un nommé La Porte, était de connivence avec Bigot. »[1]

Plus loin, après avoir noté la mission accordée à Péan, âme damnée de Bigot, en France, en 1758, Garneau écrit :

« Une dépêche non signée du mois de décembre, portait que toute la finance était entre les mains de Bigot, lequel agissait sans juge, sans contrôle, sans surveillant, et dans la seule vue de s’enrichir, et que pour cela il usait d’une autorité presque despotique. Pour étouffer les clameurs, et, par complaisance, l’intendant faisait la fortune de ses complices. Parmi eux, se signalait le plus important, « ce complice, dit-on, est l’œil même du ministre », à la cour de Versailles, c’était un M. de La Porte. »[2]

  1. Histoire du Canada, quatrième édition, vol. II, p. 276.
  2. Histoire du Canada, quatrième édition, vol. II. p. 302.