Page:Roy - Bigot et sa bande et l'affaire du Canada, 1950.djvu/35

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vant la porte principale des Tuileries où il sera escorté par l’exécuteur public dans un caisson, ayant la corde au cou et portant dans une main une torche allumée en cire jaune pesant deux livres, sur sa poitrine et sur son dos sera placée une affiche avec cette inscription : Public administrateur, voleur perfide, et là, à genoux nu tête et pieds nus, revêtu de sa chemise, il devra déclarer à haute et intelligible voix, que, durant son administration de la Nouvelle-France, en paix et en guerre, il a été coupable de fraudes, extorsions et rapines exposés dans l’acte d’accusation, de ses biens 50,000 livres devaient être confisquées comme restitution au trésor royal : et, enfin, il devait être conduit à la place de Grève et y être exécuté. »

Le Père Le Jeune ajoute :

« Mais la cour n’agréa point la sentence arrêtée, Bigot la vit commuée en bannissement perpétuel avec une amende de 1000 livres et une restitution de 1,500,000 livres ».[1]

Tout ceci est de la pure fantaisie. Bigot ne fut pas condamné à mort le 22 août 1763 ni à une date postérieure. Le roi n’a donc pas commué sa sentence.

En France, comme dans tous les pays civilisés d’ailleurs la justice la plus élémentaire veut qu’un accusé ne soit pas condamné avant ou au cours de son procès. Le 22 août 1763, le procès de Bigot était loin d’être terminé. Ce jour-là précisément,

  1. R. P. Le Jeune, Dictionnaire général d’histoire du Canada.