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l’intendant fut de longues heures sur la sellette et il y retourna plusieurs fois pendant les semaines qui suivirent.

Ce qui a probablement fait naître cette légende, c’est qu’on a confondu les conclusions du procureur général Moreau avec la condamnation des Juges du Châtelet demandant la peine de mort contre Bigot mais les Juges ne s’entendirent pas sur la sentence. On a vu plus haut qu’il y eut ensuite compromis.

Le jugement qui condamnait Bigot avait en même temps ordonné la confiscation de tous ses biens. Dès le 8 janvier 1764, le président du Conseil de Marine donnait instruction à M. de Fontanien de faire la recherche des biens de l’intendant. Mais Bigot, dès son retour en France, s’était rendu compte que l’orage s’amoncelait sur sa tête et il avait eu la précaution de mettre en lieu sûr tout ce qui pouvait se dissimuler. Quant à ses biens immobiliers, il les avait passés à des parents ou à des amis complaisants.

À la fin de mars 1764, M. de Fontanien transmettait au président du Conseil de Marine la liste des dépôts d’argent et des biens qu’on avait pu saisir sur Bigot. Nous n’avons pas ce procès-verbal mais nous croyons que les recherches n’avaient pas donné un gros résultat. Bigot avait acquis en France les terres d’Orce et de Lagenait. Le 20 avril 1764, le président du Conseil de marine permettait à M. de Fontanien de vendre ces terres séparément