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ou avec les autres biens de l’ancien intendant que M. Segnerole s’offrait d’acheter. Bigot avait également acheté une autre terre assez importante qui fut aussi saisie et vendue ou plutôt donnée un peu plus tard à un favori du pouvoir.

En avril 1768, un M. Bigot qu’on désigne sous l’appellation de M. Bigot l’aîné, frère de notre intendant, demandait au Conseil de Marine à être remboursé d’une somme de 23,990 livres qu’il avait reçue de l’ex. intendant et qu’on l’avait condamné à remettre au Roi.

Aux jours de sa splendeur, Bigot avait commandé en France un service de table en argent qui devait être de très grande valeur si on en juge par les convoitises qu’il fit naître un peu plus tard chez de hauts personnages. Il avait rapporté sa vaisselle d’argent en France et, pour la soustraire aux recherches des officiers du Roi, il l’avait mise en dépôt au monastère des Ursulines de Blois où sa sœur était religieuse. C’est là qu’elle fut découverte par les employés de M. de Fontanien.

On a écrit que Bigot, après le jugement infamant rendu contre lui, se rendit au Brésil où il mourut dans l’obscurité. C’est là, croyons-nous, le résultat d’une erreur. Un peu après 1920, M. Victor Hugo Palsits, le grand bibliographe américain, écrivait à l’honorable M. Taschereau, premier ministre de la province de Québec, qu’il avait en sa possession une liasse de plus de cent lettres du trop