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avancement, et aussi à cause d’une maladie qui ne lui permettait pas de rester au Canada dont le climat lui était contraire. »[1]

Ajoutons que le même Mémoire du Canada affirme que de 1749 à 1758, soit moins de dix ans, Bréard fit une fortune de plus de deux millions dans la Nouvelle-France.

À son retour en France, les autorités, qui le suspectaient déjà depuis quelques années, firent enquête sur la fortune qu’il avait faite au Canada, et le résultat de leurs recherches leur démontra que le brave homme avait été un des plus grands profiteurs de la colonie. Il fut arrêté en même temps que Bigot et enfermé à la Bastille.

La délibération des juges sur la culpabilité de Bréard ne fut pas longue : douze voulaient son exil pour neuf années et quatorze se prononcèrent pour son expulsion à perpétuité.

Le 10 décembre 1763, il recevait enfin la punition de ses crimes. Il était banni de Paris et de sa banlieue pour neuf ans, condamné à 500 livres d’amende et à 300,000 livres de restitution.

Les considérants du jugement rendu contre Bréard le 10 décembre 1763 ne sont pas tout à fait édifiants. Lisons :

« Le dit Jacques-Michel Bréard dûment atteint et convaincu d’avoir, pendant le temps qu’il a été contrôleur de la Marine à Québec, favorisé et commis lui-même les abus, malversations, prévarica-

  1. Le sieur de C. Mémoire.