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greffier en Chef dud. conseil soussigné, a Quebec Le 10 Juillet 1758. Boisseau ».[1]

Le sieur de C. qui avait travaillé sous les ordres d’Estèbe dit qu’il partit de la Nouvelle-France « extrêmement riche ». Le Mémoire du Canada place Estèbe parmi ceux qui devinrent millionnaires pendant les dernières années du régime français. Il lui attribue une fortune de 1,800,000 livres. Il est bon de noter toutefois que ce Mémoire a beaucoup exagéré les diverses fortunes accumulées par les profiteurs du Canada.

On ignore ce que fit Estèbe en France en 1759 et en 1760.

Nous savons qu’il fut arrêté en 1761 et incarcéré à la Bastille. Le procureur général Moreau nous fait connaître la délibération des juges du Châtelet sur le sort d’Estèbe : huit se prononcèrent pour le blâme, seize votèrent pour l’admonition et un seul pour la défense de récidiver.

Le jugement du Châtelet du 10 décembre 1763 dit au sujet d’Estèbe : « Le dit Guillaume Estèbe dûment atteint et convaincu d’avoir fait et signé de l’ordre du dit Bigot les dites déclarations faites au Bureau du Domaine de Québec, portant que les marchandises chargées sur des navires dans aucuns desquels le dit Estèbe était intéressé, étaient arrivé pour le compte du Roi », lesquelles déclarations ont procuré auxdites marchandises l’exemption des

  1. Archives de la Province : Registre des Insinuations du Conseil Supérieur, no 10, K, vol, v.