Page:Roy - Bigot et sa bande et l'affaire du Canada, 1950.djvu/66

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droits du Domaine, dont le dit Estèbe a profité en partie, et d’avoir pareillement profité des gains illégitimes résultant des surventes des marchandises fournies aux magasins du Roi par les sociétés dans lesquelles il était intéressé. »

La condamnation proprement dite d’Estèbe portait qu’il serait mandé en la Chambre pour y être admonesté en présence des juges. Défense lui serait faite de récidiver sous peine de punitions exemplaires. Il devait en outre payer six livres d’aumône et restituer trente mille livres à Sa Majesté.

Estèbe s’en tirait à bon marché et on peut croire qu’il s’empressa de payer cette somme relativement minime.

On perd les traces d’Estèbe presque aussitôt après sa condamnation. Il est probable qu’il voulut jouir de sa belle fortune sous un nom moins compromis.[1]

  1. Le sieur Estèbe, comme tous les négociants québécois du régime français, avait sa maison d’habitation et son poste de commerce à la basse-ville de Québec. Or, on voit dans l’excellente Histoire des Ursulines de Québec (vol. III. p. 6) qu’on trouva vers le milieu du siècle dernier dans un grenier de la basse-ville de Québec plusieurs paniers remplis de papiers d’affaires et de lettres du sieur Estèbe. Ce grenier était probablement celui de l’ancien magasin d’Estèbe. Que devinrent ces papiers ? Qui sait s’ils ne nous donneraient pas aujourd’hui toute l’histoire de l’association d’Estèbe avec Bigot.