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lui procura et à trois de ses frères des protecteurs, qui les firent avancer au-delà de leurs espérances ; celui dont je parle ne manquait pas de génie et surtout de celui qui est propre au commerce — aussi, en peu de temps gagna-t-il des sommes immenses.

« Ces deux personnes (Varin et Martel) mirent en combustion tout le commerce de Montréal ; ils s’emparèrent de tout, équipant des canots, et ne laissèrent que ce que le général et l’intendant s’étaient réservé, et où néanmoins ils avaient quelques parts, par les égards et les ménagements qu’ils devaient avoir pour le commissaire.

« Pour achever de ruiner le commerce, on établit comme à Québec une maison qu’on nomma la Friponne et dont on donna la direction à un nommé Pénissault, qui a tant fait parler de lui sous le munitionnaire Cadet[1].

Madame Bégon qui avait vu monter les frères Martel dans l’échelle sociale par des moyens plus ou moins honorables, parle souvent d’eux dans ses lettres. Elle détestait souverainement Martel de Saint-Antoine qui habitait dans son voisinage. Il faut lire les traits qu’elle décoche à ce « petit Martel » surtout quand il s’avisa de se faire donner des leçons de danse pour assister à un bal donné par Bigot.

Tant va la cruche à l’eau qu’à la fin elle se brise. La fin pour M. Martel vint avec la capi-

  1. Le sieur de C, Mémoire.