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tiste-Grégoire Martel entra en qualité d’écrivain au magasin du Roi à un âge où les autres sont encore aux études. Il y suivit son père et son frère Jean-Urbain.

Ambitieux, travailleur, ne doutant de rien, ingénieux à se faire des protecteurs. Martel ne tarda pas à améliorer son sort.

Enfin, le 31 octobre 1743, l’intendant Hocquart lui donnait une commission pour faire les fonctions de garde des magasins du roi à Montréal. Il en obtint le brevet du roi l’année suivante.

À Québec, la femme de Martel faisait le commerce. Elle suivit son mari à Montréal, et, évidemment le magasin alla les rejoindre. Dès lors, commencèrent ces sociétés avec les fournisseurs du Roi, ces entreprises de toutes sortes avec ceux qui touchaient le gouvernement du Roi de proche et de loin et devaient conduire Martel à la fortune puis à la Bastille. Martel devenu riche donna la démission de sa charge de garde-magasin, en janvier 1757. Il voulait aller jouir en France de la belle fortune faite dans la Nouvelle-France à si peu de frais.

Citons le malin sieur de C. qui a si bien démasqué la plupart des profiteurs de la fin du régime français :

« Martel était fils d’un marchand autrefois établi au Port-Royal qui vint à Québec lorsqu’on rendit cette place aux Anglais ; comme il était pauvre, il sollicita des emplois ; un de ses frères, Jésuite,