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neaux, Saint-Sauveur et Pierre-Michel Martel. Les autres inculpés furent condamnés à des peines légères parce qu’ils avaient commis des irrégularités.

Selon l’ancienne loi française, tous les vols étaient des irrégularités, mais les irrégularités n’étaient pas toutes des vols. De là l’indulgence des Juges pour les commandants des forts et les autres officiers civils.

Les commandants des forts ou des postes avaient le gouverneur lui-même pour chef, mais ils dépendaient de l’intendant pour leur subsistance, celle de leurs subordonnés et généralement pour tout ce qui était nécessaire à leurs forts ou à leurs postes. Ces officiers étaient donc intéressés à rester en bons termes avec l’intendant. Quant aux magasins et autres employés civils, ils étaient choisis et nommés par l’intendant et devenaient dès lors ses créatures. Bigot avait la main dure et les employés de l’administration qui osaient lui résister étaient vite renvoyés du service.

Les Juges du Châtelet ne tardèrent pas à voir clair dans l’Affaire du Canada. De là, les fortes punitions imposées aux vrais coupables et les acquittements ou légères punitions donnés à ceux qu’ils avaient d’abord soupçonnés d’être leurs complices mais qui, en réalité, étaient plutôt leurs victimes.

L’Affaire du Canada, montée avec tant de soin pour endormir ou tromper l’opinion publique, se termina presque en queue de poisson. Elle fut