Page:Roy - Bigot et sa bande et l'affaire du Canada, 1950.djvu/7

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aussi à leur maîtrise de la mer. Et nous croyons qu’ils ont raison.

Mais il ne s’agit pas ici de discuter de la guerre de Sept Ans ni de ses suites politiques et autres. L’objet de ces pages est plus modeste, moins ambitieux. Nous voulons simplement identifier les « auteurs des monopoles, abus, vexations et prévarications » qui, en 1763, furent sommés de comparaître devant le Châtelet de Paris. L’acte d’accusation précise bien les prénoms des principaux accusés, « les grands voleurs », mais pour les autres il se contente de les désigner par le qualificatif « le nommé », sans donner leurs prénoms. Tel est le cas pour trente-quatre d’entre eux.

Évidemment, le ministère public possédait très peu de renseignements sur la plupart de ceux qu’il voulait faire comparaître devant la Cour. Nous ne croyons pas nous tromper en affirmant que le Châtelet en assignant autant d’accusés pêchait à la preuve. Il voulait faire parler les « petits accusés » afin de renforcer sa preuve contre les « grands coupables », c’est-à-dire Bigot et sa bande.

Si on dissèque un peu les jugements du Châtelet de Paris du 10 décembre 1763, on constate que des cinquante-quatre accusés moins de quinze furent convaincus de vols ou de concussions. Les juges, à vrai dire, divisèrent les accusés en deux catégories. Les grands coupables furent Bigot, Varin, Bréard, Estèbe, Martel de Saint-Antoine, Cadet, Corpron, Maurin, Penisseau, Péan, Desche-