Page:Roy - Bigot et sa bande et l'affaire du Canada, 1950.djvu/90

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Dans le cas du munitionnaire Cadet comme dans les cas des autres presque tous ceux qu’il a nommés, le sieur de C. a poussé l’exagération jusqu’aux limites du ridicule. Dans son Mémoire du Canada (édition de Saint-Petersbourg) il écrit :

« Le munitionnaire jouit en Canada de biens immenses. Il a acquis de superbes terres à Beauport, à Charlesbourg, à Saint-Augustin, sur l’île d’Orléans et à la Pointe-Lévis, et a aussi de beaux moulins à farine. Depuis sa nomination, il n’y a pas eu de terres et d’emplacements dans les villes exposés en vente que cet homme n’en ait fait l’acquisition. Il est propriétaire en maisons dans Québec pour cinq cent mille livres en y ajoutant les hangars et la belle maison qu’il acquit de M. Estèbe en 1758 pour cent mille livres. Il en a encore dans la ville des Trois-Rivières même beaucoup d’emplacements de même que dans la ville de Montréal. Il a enfin une infinité de biens dans les trois gouvernements…

« Cet homme ne savait où placer son argent. Il était d’une libéralité qui visait à la prodigalité. Il nous mettait dans le cas de ne pouvoir plus voyager. Il payait partout si largement que les hôtes ne recevaient plus personnes que pour des sommes. Ils prétendaient sans doute que nous fussions tous des cadets. Ils se trompaient bien car sur les derniers temps nous avons été dans la dure nécessité d’en venir aux emprunts et même à la vente de par-