Page:Roy - Guillaume Couture, premier colon de la Pointe-Lévy, 1884.djvu/102

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 81 —

sur du cuivre, enveloppées entre deux plaques de plomb recouvertes d’écorce[1].

L’histoire rappelle la mémoire des Jolliet, Nicolet, Lasalle, Marquette, de Sota, comme découvreurs du Mississippi. On chante la gloire de la Vérendrye qui aperçut le premier les Montagnes-Rocheuses. La postérité est jalouse de conserver le souvenir de ces hommes illustres. Associons à leur gloire le nom du héros oublié : Guillaume Couture[2].

  1. La Potherie ; Faillon.
  2. « Il y a trente ans à peine, personne n’aurait osé croire qu’on pût seulement se rendre jusqu’au lac St-Jean, c’était tellement loin dans le nord ! Le pays qui l’entourait ne pouvait être que la demeure des animaux à fourrures, et, seuls, les Indiens étaient regardés comme pouvant se hasarder dans ces sombres retraites que protégeait la chaîne des Laurentides et que défendait contre l’homme une nature réputée inaccessible » — (Arthur Buies — Le Saguenay et la vallée du lac St-Jean, p. 201.)

    Le père Arnaud corrobore les avancés de M. Buies (Annales de la propagation de la foi — 1880 — p. 147)

    « À cette époque reculée (en 1853), écrit-il, le lac St-Jean était si loin ! les difficultés pour s’y rendre si grandes !… que personne n’avait jusqu’alors pensé à aller s’y établir.

    « D’ailleurs, n’était-ce pas le pays des jongleurs, comme le rapportait la renommée ? rien que cette pensée était un épouvantail pour bien des personnes. La triste perspective de se trouver en contact avec des Sauvages, qui pourraient scalper le malheureux imprudent qui s’y aventurerait, en retenait plusieurs. »

    Quand on considère que nos ancêtres avaient atteint cette mystérieuse région, dès les commencements de la colonie, qu’ils s’étaient avancés bien loin au-delà, à travers les solitudes sans nom, jusqu’à la baie d’Hudson, — ce que personne n’a encore osé faire de nos jours — il faut croire, évidemment, qu’ils étaient autrement trempés que nous le sommes.