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Aujourd’hui, le vent d’hiver souffle. La sève printanière n’a pas encore ouvert les premiers bourgeons des arbres.

Au fond d’une clairière, à la lisière du bois, au milieu des troncs d’arbres calcinés, dans l’enchevêtrement des branches renversées, s’élève l’humble logis du pionnier Couture. Ce fut là probablement que le jésuite Bailloquet se rendit pour dire la messe solennelle du jour de Pâques.

Dans la forêt voisine, les jeunes pousses de sapins ont été coupées, c’est le seul décor de ce temple improvisé. Couture et ses compagnons de travail, la figure hâlée par les premiers soleils d’avril, les canotiers et quelques sauvages sont là, front nu, genou en terre. De Québec, le brave Bissot a dû accompagner le missionnaire.

La messe terminée, le Père adresse quelques sympathiques paroles à l’assistance, puis il ploie sa chapelle et reprend son bâton de voyage. Sa mission n’est pas terminée. Il lui faut se rendre avant la brunante à l’île aux Oies[1].

  1. Journal des Jésuites.