Page:Roy - Guillaume Couture, premier colon de la Pointe-Lévy, 1884.djvu/77

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 60 —

que — pouvaient aisément atterrir. Les rivières sont des grands chemins qui marchent, a dit Pascal. Cette pensée fait d’un trait l’histoire de nos premières voies publiques.

Outre les avantages d’une belle nature et d’un abord facile, cet endroit avait encore celui d’être un lieu de campement très recherché des sauvages. Les Montagnais et les Micmacs surtout s’y donnaient rendez-vous. Chaque année, on pouvait voir sur la grève s’élever, la longue rangée de leurs wigwams. Sur les plus anciennes cartes du pays, cette anse est donnée comme un lieu où souvent cabannent les Sauvages[1].

Au milieu de ces enfants des bois, Guillaume Couture se trouvait chez lui.

C’est là, aux approches du fleuve et de ses amis de la forêt, que l’ancien voyageur résolut d’établir sa chaumière de colon.

Un ruisseau qui descend des collines boisées qui couronnent l’arrière du village de Lauzon

  1. Il est malheureux que notre anglomanie ait fait de l’anse des Sauvages, nom sous lequel cet endroit était connu depuis les commencements de la colonie : Indian Cove et anse Gilmour.