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de résistance de son habitation future. Nos ancêtres n’y mettaient pas tant de façon d’ailleurs pour construire une maison. L’élégance était sacrifiée au confort et à la solidité.

Les cailloux roulés des champs, amassés à la grève ou dans les lits desséchés des ruisseaux, baignés en plein mortier, faisaient des murailles résistables. Aux flancs de la colline voisine, le calcaire détaché, chauffé à blanc, broyé avec le sable du rivage se transformait en ciment[1]. Le carré principal de la maison, très bas d’ordinaire, s’appuyait sur de larges fondations. On dirait des commencements d’une forteresse. Le toit très élevé et très en pente laissait s’écouler aisément les eaux des pluies et la neige, et donnait à l’intérieur de vastes greniers pour la moisson. Portes et fenêtres étaient percées de façon à se garantir des vents violents du nord. C’était d’ailleurs une des principales préoccupations des constructeurs. On ne regardait pas

  1. Il y eut, à Lévis, sous le régime français, plusieurs fours à chaux. Tout le long de la côte on en trouve encore des vestiges. Une carte de 1690 nous montre dans l’anse Labadie le four à chaux de Mathurin Chovel qui, d’après les nombreux marchés de construction que l’on trouve sous son nom aux greffes des notaires, paraît avoir été un entrepreneur célèbre dans son temps. Les fours à chaux que l’on voit encore au village de Lauzon, en arrière du couvent, sont mentionnés dans de très vieux documents. Les chaufourniers habitent maintenant Beauport et la côte de Beaupré.