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à la ligue droite. C’est ce qui explique pourquoi, dans la campagne, encore aujourd’hui, la façade des maisons n’est presque jamais parallèle au chemin. Cette disposition nécessitée par le climat du pays produit un effet bizarre. On dirait que chaque maison a l’air de regarder ce qui se passe chez sa voisine.

De ci et de là, dans les épaisses murailles, on ménageait des meurtrières pour faire le coup de feu en cas d’attaque. C’étaient les vasistas du temps Au centre de la maison s’élevait la cheminée massive. À la base, creusée d’un large foyer, devait pendre la crémaillère des jours de fête. Les planchers et les boiseries de pin et de cèdre répandaient une bonne odeur, à laquelle devait se mêler plus tard la senteur des épinettes fraîches coupées, — ornement rustique des jours d’été.

Il en est encore de ces vieilles bâtisses qui résistent aux efforts du temps et de l’âge. Les plantes des champs les recouvrent, les mousses et les lichens y font leur demeure ; les merles et les rossignols y bâtissent leurs nids. La vie et la verdure recherchent ces ruines. Le printemps, qui ne veut rien laisser dormir dans la nature, éveillent des échos dans ces foyers