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silencieux, pleins de mystère, aux frais gazouillements des petits oiseaux du ciel.

Ces ruines toutes décrépites qu’elles paraissent ont encore une solidité vraiment étonnante. Il n’y a que l’action lente des saisons qui puissent les désagréger. La pioche du démolisseur n’en a pas facilement raison.

On l’a vu dernièrement quand il s’est agi d’accomplir l’acte de vandalisme qui s’est terminé par la disparition du vieux collège des jésuites. Les naïfs et les peureux s’en allaient, criant sur les toits, que cet édifice vermoulu finirait par tomber sur la tête des passants. C’était une vraie honte que de laisser s’étaler pareille décrépitude au plein milieu d’une ville civilisée. Les ministres, comme toujours, finirent par plier.

Les démolisseurs se mirent à l’œuvre. Pics et pioches attaquèrent ferme. Le vieux collège résista. Il fallut employer la poudre et le fulmi-coton. Les bourgeois du voisinage, tout effarés, signalaient les crevasses produites par les secousses des mines dans les murs de leurs maisons,’quand le vieil édifice finit par céder[1].

  1. » S’il eut résisté plus longtemps, tous les mangeurs de saucissons du vendredi en auraient accusé l’ordre des jésuites.