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Quelque peu réparé, l’ancien collège aurait duré encore cent ans. Nos pères bâtissaient pour leurs arrière-neveux[1].

Couture avait maison et terre, il ne lui manquait plus pour être un vrai colon que de prendre femme.

Dans leurs courses aventureuses, les voyageurs n’avaient guère le temps de choisir une compagne. C’était hasard quand, dans l’année, ils pouvaient stationner dix ou douze jours au milieu des leurs. Parfois, cependant, quelques-uns de ces rudes pionniers, de passage à Québec ou aux Trois-Rivières, à l’arrivée des vaisseaux portant les filles de France, rêvaient au foyer. Et, entre deux courses, dans une halte pour prendre haleine, ils contractaient mariage L’expédition se continuait à la grâce de Dieu. La noce se fêtait au retour et l’enfant prodigue mettait dans la corbeille de l’épousée

  1. En compulsant les greffes des anciens notaires, j’ai cherché quelque marché, devis ou spécification pour connaître quels étaient les modes de construction du temps, les dimensions, les bois employés, le prix des ouvriers. Dans l’inventaire des minutes d’Audouard, je trouvai un rapport de charpente pour la maison de Guillaume Hébert. Ce document n’aurait pas manqué d’intérêt vu que la maison d’Hébert fut la première habitation de colon construite dans Québec. Hélas ! cet acte, avec mille autres, manque à l’appel ! On trouvera à l’appendice un marché de construction pour Jean Rourdon.