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Cette consultation nous laisse croire que Guillaume Couture, comme son compagnon martyr le bon Réné Groupil, avait fait vœu pendant sa captivité de se consacrer exclusivement au service des missions huronnes dans l’ordre de Jésus, ou de prendre l’habit de frère lai[1]. Il ne manque pas de laïcs qui, à cette époque, faisaient les mêmes promesses[2].

Ce n’est que trois ans après, cependant, que le voyageur devenu colon contracta mariage.

Le dix-huit de novembre 1649, c’est grande fête dans la maison de Couture à la Pointe de Lévy. M. Jean Le Sueur, ancien curé de Saint-Sauveur, en Normandie, et chapelain des hospitalières à Québec, y vient bénir l’union de son compatriote avec Anne Aymart, une fille du Poitou, née à Niort[3]. Parmi les invités de la noce qui signèrent l’acte de célébration, on

  1. La santé de Réné Goupil l’avait forcé de quitter le noviciat des jésuites de Rouen ; mais quand il se vit prisonnier des Iroquois, et en route pour le lieu de son supplice, il dit au père Jogues : « Mon Père, Dieu m’a toujours donné un grand désir de me consacrer à son service par les vœux de religion dans la compagnie de Jésus. Mes péchés m’en ont rendu indigne jusqu’ici. Si vous le vouliez, mon Père, je ferais maintenant ces vœux en présence de mon Dieu, et de vous. » Le père Jogues, ému d’une si touchante prière, le laissa faire ses vœux de dévotion.
  2. M. Benjamin Sulte donne à Couture le titre de serviteur-donné. — Histoire des Canadiens-Français.
  3. Greffe d’Audouard — 18 novembre 1649 — contrat de mariage de Guillaume Couture et de Anne Esmard.