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Page:Roy - L'épluchette, contes joyeux des champs, 1916.djvu/128

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L’épluchette

Elle boit… boit… boit davantage ;

Elle y boit du courage,
Puis… follement rit.

La boisson que Souricette
Vient de trouver, c’est du vin.
Joson, le valet, en cachette
A commis un larcin.
Il a trop empli son verre
Et le vin a coulé par terre.
C’est ce nectar
Qu’un instant plus tard
La petite bête
Découvre joyeusement,
Le happe goulûment,
Et devient bientôt en « fête ».
La souris se sent grandir
Et du même coup s’enhardir ;
Sur ses deux pattes d’arrière
Elle se dresse, va, vient,
Titubant, vaillante et fière,
Ne craignant plus rien !
Quelle morgue ! quelle insolence
Lorsqu’elle lance
Ce défi provocateur
Les poings clos, tel un boxeur
Plein de jactance :
— Qu’il vienne donc pour voir,

Le chat qui me courut hier soir !