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Page:Roy - L'épluchette, contes joyeux des champs, 1916.djvu/60

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L’épluchette


« Et bonæ voluntatis »

Dans la campagne où demeurait Gros-Jean,

Les habitants n’avaient pour temple
Qu’un édifice humble, uni, par exemple,
Comme leur foi, mais rien de plus touchant.
L’on n’y disait d’abord que messe basse,
Pas de pompe, éclat ni chant,
Car personne n’était de classe
À distinguer le do du ré.
Mais bientôt la nouvelle passe
Au prône du curé
Qu’en visite pastorale
Monseigneur va venir. On dira ce qu’on voudra
Mais ce que cela revira
Les habitants, et cætera,
Pour telle fête capitale,
On n’en a pas le plus léger soupçon :
Nettoyer proprement la place principale,
Décorer chacun sa maison,
Dresser devant le presbytère
Un arc verdoyant
En l’honneur du haut dignitaire ;
Le temple du Saint-Mystère
Aura nouvel air festoyant

Sous son odorante parure