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Page:Roy - L'épluchette, contes joyeux des champs, 1916.djvu/70

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L’épluchette


Une poignée d’amis

C’était par un temps frais d’automne,
Un temps morose et monotone.
Quatre animaux, de soie habillés,
S’étaient promptement faufilés
Dans l’étable où la porte baille,
Et, glissés sous un tas de paille,
Grognaient, là, leur aise, hautement,
Leur entier contentement
D’avoir trouvé chaude litière.
Or, à l’heure crépusculaire,
Gros-Jean revenait du marché.
Sa vente avait bien marché ;
Il était joyeux le compère,
Émoustillé par plus d’un petit verre
Consommé depuis Montréal.
Heureusement que son cheval
Connaissait fort bien la route,
Car, il n’y a point de doute
Que Gros-Jean se fut égaré
À vouloir tout seul voiturer.
S’il tient les guides point ne mène ;
D’un pas sûr chez lui le ramène
Le quadrupède intelligent.
Enfin, il est rendu, Gros-Jean.