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Page:Roy - L'épluchette, contes joyeux des champs, 1916.djvu/71

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L’épluchette

Tant bien que mal, il dételle,
Puis il s’accroche, chancelle
Et s’affaisse sur de la paille
Dans un coin. Il rit, il baille,
Se trouve confortable… bien…
S’étire… Il sent qu’il lui vient
Une lassitude profonde,
Et ne pourrait pour tout au monde
Se relever incontinent.
Il grogne d’aise, il est content,
Se rencogne dans la litière
Saine et souple tout entière.
Mais il a dérangé ceux qui
Dormaient dans la paille sous lui.
Et cette gent toujours grognarde,
Lors, aigrement, lui criarde
Son plein mécontentement.
Abruti, Jean dit bêtement :
— Voy… voyons !… voyons !… pas d’chicane !
Hic !… pas d’chicane !… On n’est qu’ane…
Qu’ane p’tite poigné’ d’amis…
Ben, faut… s’accorder, que j’dis !