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Page:Roy - L'épluchette, contes joyeux des champs, 1916.djvu/83

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L’épluchette

C’était risquer beaucoup ;
Ce que les deux compères
Qui point ne désespèrent
Ne veulent point encor
Brusquer pour le trésor.
Mais à force de faire
Enquête en cette affaire,
Ils apprirent enfin
Où le compère fin
Cachait son bas de laine.

À l’heure où la nuit pleine
Étend son voile noir
Qu’on peut à peine y voir,
Où cette sombre fée
Nous livre au dieu Morphée,
Voici qu’à pas de loup
Viennent tenter leur coup
Les deux garçons de ferme.
Leur cœur est vaillant, ferme.
Ces gens ne craignent point.
Ils marchent avec soin ;
Celui qui vient en tête,
À la porte s’arrête
De la chambre de Jean.
Seul un rhythme pesant
De poumons en cadence,
Souffle dans le silence
De la paisible nuit ;
C’est un rassurant bruit,