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Page:Roy - L'épluchette, contes joyeux des champs, 1916.djvu/90

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L’épluchette


L’apprenti pharmacien
(Nicole Deschamps)

J’étais bien jeune, mais mon père
M’avais placé, croyant bien faire,
Chez notre seul apothicaire ;
Cependant vous comprenez bien
Que je n’étais pour rien
Aux choses du dispensaire.
Oh non ! mes attributions
Étaient d’un ton plus modeste :
Je ne vendais que lotions,
Onguents brevetés et le reste.
Un jour, je fus seul au comptoir ;
Le patron pour affaire urgente
Était sorti. Fallait voir
La mine affairée, importante
Que je pris incontinent.
Je copiai fidèlement
L’air du patron, croyant
Avoir par là, l’affaire belle
Pour servir la clientèle,
Qui, par bonheur pour elle
Ce jour-là ne vînt pas,
À mon grand regret, hélas !
Elle en perdait les bénéfices ;