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Page:Roy - L'épluchette, contes joyeux des champs, 1916.djvu/92

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L’épluchette

Quand je l’eus mis au courant
Il devint rouge de colère
Et me dit en pestant, jurant,
Que j’étais bête bêtement.
Puis enfin, apaisant son ire
Il condescendit à me dire,
Si j’étais seul au magasin
Dorénavant et qu’il vint
Un client pour telle chose
Que nous n’aurions point,
Il fallait que je lui propose
Un substitut et le vanter.
Au garçon qui tout à l’heure
Voulait de la gomme acheter,
Comme une chose meilleure
J’aurais dû lui recommander
De la cire d’abeille
Et d’elle en dire merveille.
De m’amender, je promis,
Pour l’avenir. Or, la semaine
D’après voici ce que je fis,
Car j’eus encore l’aubaine
D’être seul au magasin
Alors qu’une dame vint ;
Elle voulait faire emplette…
Elle était… elle était… en quête…
Ma foi ! cela m’embête
De vous dire tout crûment
Ce qu’elle voulait, pourtant
C’est bien simple, seulement,