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Page:Roy - L'épluchette, contes joyeux des champs, 1916.djvu/97

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L’épluchette

Acheté de quoi, pas mauvais,
Et d’un usage ben facile
Pour faire pousser… devinez ?
Le poil qui nous vient sous l’nez !
J’voulais avoir un’ bell ’moustache,
Et comm’ ça n’venait pas du tout
Je m’mis à penser faut que j’tâche
De m’aider. Je m’donnais un coup
De rasoir trois fois par semaine,
Et même plus souvent que ça.
Les r’cettes que chacun amène,
J’les essayai… tout y passa !
Mais point d’barbe, pas d’moustache.
Ça m’désappointait tout d’bon,
J’vous l’dis et point m’en cache.
Pour en perdre quasi la raison.
C’est alors que j’appris d’Basile
Qu’a vécu longtemps à la ville,
Qu’ils ont d’quoi pour faire pousser
La barbe et comment en user.
J’en achetai donc un’ bouteille.
Or, faut vous dire que ma sœur,
En avait un’ presque pareille
Qui cont’nait un’ sort’ de liqueur
Pour faire profiter le buste.
Je n’sais pas trop, comme de juste
Comment que ça s’fit, mais vl’à
Qu’les étiquettes su’ les bouteilles
Tombèrent. J’l’ai dit, pareilles
Étaient ces bouteilles-là ;