LA VIE CANADIENNE TABLEAU A Madame Eüa Berthiaume. Dans un cloître rustique un jour de juin intense, Un moine recueilli joue un Adagio ; Du fond de la cellule un son divin s’élance, Et l’archet inspiré chante avec les oiseaux. Sous le grand hall d’entrée, accablée, en silence, Une mère éplorée est là sous son manteau De deuil, écoutant du vieux prêtre la cadance Et la prière qui s’unit au concerto. Décor simple où l’amour succombant sous la peine, Par l’art demande au Ciel de soulever sa chaîne. Dans la large fenêtre entrent les clairs étés, Tout chante et se réjouit sur les prés argentés ; Et sur son front lourd de tristesse déprimante, La mère sent descendre une joie étonnante. W.-A. BAKER. JEAN VAUQUEL1N A l honorable P. R. Du Tremblay et M. E. Vaillancourt. En lace de Nelson, comme en un sanctuaire, Vauquelin revit dans l’oeuvre du statuaire, Il lance vers les cieux son regard assombri, Pour sauver son drapeau s’offrant à l’ennemi. Soldat (jui se battait contre deux adversaires, Contre l’oubli des siens et contre l’Angleterre, Il renaît glorieux d’un tombeau de granit, Vivifié par l’art au souffle de l’esprit. La lutte avait été longue, rude et ardente ; Albion poursuivait son éternel désir, Et la conquête avait fini par s’accomplir. Et voici la paix qui, chassant 1ère sanglante, Sur le champ de bataille élève un monument, Où le héros tombé grandit divinement. W.-A. BAKER. Fête de la Confédération 1930.
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