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Page:Roy - La main de fer, 1931.djvu/69

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LA VIE CANADIENNE

S’il n’v a pas de sot métier, disent-ils, le nôtre, assurément, le serait moins que tout autre. Nous serions injustes et illogiques de réprouver tous les hommes en contravention nvec les lois établies, quand on songe qu’un si grand nombre de faiseurs de lois, par le monde entier, sont les premiers à transgresser ces mêmes lois. Ensuite, d’où vient le mal, quelle est la cause de ces innombrables infractions qui se produisent chaque jour.’ Qui peut nous assurer qu’il n’y ait point trop de lois, d’ordonnances, de prescriptions de toutes espèces dont beaucoup trop sont édictées pour l’unique profit de corporations financières ou politiques ? Sous le régime de la démocratie universelle nous en sommes venus, au Canada comme ailleurs, à ne pouvoir faire un pas sans nous heurter à la façade d’une ordonnance ou d’une loi dont les sanctions sont souvent extravagantes. Il nous faudrait porter, en quise d évangile, un code pénal qu’il serait utile de consulter à chaque tournant de route. Aussi, ne suffit-il que d’une distraction, d’une petite négligence pour voir un pauvre hère, pas méchant pour cinq sous, happé par la main policière et sa réputation établie du coup. C’est ce qu’il a été convenu d’appeler « liberté, égalité, fraternité >.

Sans doute, si tout n’est pas bon, pas très pur, il ne faut pas exagérer et ne voir que du mauvais. Il n’est pas au monde de peuple privilégié, depuis que le peuple d’Israël a péché ; encore n’est-il pas prouvé que ce peuple ait été véritablement privilégié. Chaque nation porte en elle ses maladies, ses lèpres, ses tares ; mais s’il est sur terre une race qui en soit affectée à un moindre degré, c’est bien la race canadienne-française. Et voilà ce que démontre fortement Benjamin Suite.

Ce volume précieux « DEFENSE DE NOS ORIGINES » ne doit pas demeurer en librairie, il devra entrer dans toutes les bibliothèques, pénétrer dans nos écoles secondaires, dans nos universités et dans nos foyers. Quand un peuple sait d’où il vient, quand il connaît la souche pure de ses générations, il se sent plus de fierté a,q coeur et, parlant, plus de patriotisme ; et se tro-iapt .>inai iirtiîl 1 .., i ••• • • •

contre l’attaque perfide, il saura mieux se défendre et demeurer victorieux sur le terrain. Il serait très bon, aussi, que ce livre franchît nos frontières...

L’ouvrage se vend aux Editions Edouard Garand, à Montréal, qui l’ont mis sur le marché du livre canadien. On le paye une piastre... rien qu’une piastre ! Ma foi, ce n’est pas cher.

Il faut demander à Gérard Malchelosse de continuer cette publication des oeuvres si éloquentes et si chaudes de Benjamin Suite ; elles sont un régal et un réconfortant. Comme le remarque si justement M. Fauteux dans sa préface, Suite ne fut jamais plus vivant, car son oeuvre est dans le fait actuel. Et cette survie, ainsi que le fait observer encore M. Fauteux, est largement due à l’héritier littéraire de l’historien. Il est utile, il est nécessaire que des hommes de coeur exercent leur vigilance constamment, surtout en notre époque d’indifférentisme où il semble que l’homme, oubliant ses véritables destinées, n’ait plus d’autre but que la rapide ascension au sommet des montagnes d’or, aux vains honneurs terrestres, aux insipides et passagères glorioles. La moralité d’un peuple ne saurait durer dans ces tourbillons de convoitises et de relâchement qui finissent par lasser les ouvriers de la nation, car celle-ci ne se survit que par ses grands labeurs qui sont sa sauvegarde. Lorsqu’un peuple sera desoeuvré, corporellement et intellectuellement, il sera bien près de sa chute.

REFERENCES

Un individu inculpé d’un délit quelconque passe en justice. Le juge lui demande s’il peut désigner quelqu’un qui soit prêt à fournir en sa faveur un témoignage de moralité.

— Oui, répond l’homme : le commissaire de police de mon quartier.

On recueille la déposition du commissaire, à qui l’on demande s’il connaît l’inculpé.

— Non, répond le commissaire.

Sur quoi le prévenu se tourne vers le tribunal et lance d’une voix triomphante :

— Hein ? Que voulez-vous de plus comme . témoignage de moralité ? Voilà dix ans que • ’*j,*’îrybi&-î’krrondissement et le commissaire ne • • # m • • • • A

. même pas !