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LE SECRET DE L’AMULETTE

Pierre regardait faire avec impatience ; il avait des fourmis dans les doigts : il lui semblait qu’il pourrait, lui, trouver en moins de temps le mot de l’énigme. Aussi, voyant l’insuccès de son parent, ne pût-il s’empêcher de dire :

— Donne-moi donc, Joseph, que j’essaie à mon tour ; peut-être serai-je plus heureux que toi ?

Joseph lui présenta l’objet ; Pierre l’examina d’abord minutieusement sur toutes ses faces. Avec la pointe d’un petit couteau qu’il pressait dans chaque ligne ou pli gravé sur l’os, il cherchait le moyen de l’ouvrir. Mais ses efforts furent vains.

Il tira sur les ailes, la tête, la queue ; la pièce, solide, ne se séparait pas.

Enfin, gagné par le dépit, Pierre dit, en jetant l’amulette rudement sur la table :

— J’en jette ma langue aux chiens !… Peste soit du vieux Mandane et de son talisman !…



Mais quelle ne fut pas sa surprise en voyant un petit morceau d’os s’échapper de la base de l’amulette, qui, à cette place, était ronde ! Il reprit vivement l’amulette et vit, par l’orifice ainsi révélé, un petit rouleau serré qui, déroulé à la lumière, donna trois morceaux ténus d’écorce de bouleau, d’environ trois pouces carrés.

Qu’étaient ces feuilles minces, si bien cachées par le Bison et qu’un coup de hasard venait de faire découvrir ?

Les deux amis en prirent une, qu’ils étudièrent ensemble.

Ce morceau offrait une petite carte du dessin ci-dessus. Une particularité qu’ils remarquèrent, au premier coup d’œil, fut la couleur de l’encre ou du liquide qui servit à la confection de la carte. On eut dit du sang !