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Nous venons maintenant à Pierre, le Découvreur de l’Ouest, sieur de Boumois et de la Vérendrie. Il a été dit quelque part que Pierre prit ce surnom de La Vérendrie après le décès de Louis, son aîné. Mais cela n’est pas exact puisque, en 1707, Pierre signait déjà Gauthier de la Vérendrie. Il naquît à Trois-Rivières en 1685. Il fut cadet dans les troupes en 1697. Fit partie d’une expédition au Massachusetts en 1704. L’année suivante, alors qu’il était encore cadet, il alla à Terreneuve avec un parti de Français. En 1707, il est enseigne et va retrouver son frère en France. Lieutenant en 1709. il est blessé à Malplaquet, et revint en Canada en 1711. En 1712, étant promu enseigne de la marine, il épousa Marie-Anne Dandonneau du Sablé. Son contrat de mariage avait été signé en 1707 avant son départ pour la France. Il commanda dans un poste de l’ouest près de Nipigon, en 1727. La même année il lui fut accordé un congé pour aller en France. En 1731, il commence ses voyages de découvertes dans l’ouest. Il est fait enseigne en Canada en 1734 ; lieutenant, 1740 ; capitaine, 1745, et chevalier de Saint-Louis en 1749, date du terme de ses jours.

Son fils aîné, Jean-Baptiste, né à Sorel en 1713, construisit le fort Maurepas en 1734 et fut massacré par les sauvages deux ans plus tard, à sept lieues du fort Saint-Charles, au lac des Bois, où se trouvait son père.

Pierre, sieur de Boumois et de la Vérendrie, naquît à Sorel, en 1714. Il fut Cadet-soldat dans les troupes de 1728 à 1730. Il accompagna son père dans l’ouest en 1731. Établit les forts La Reine et Dauphin en 1739 ; part pour l’ouest avec deux hommes en 1741, et revint à Montréal en 1745. Il fit figure dans les expéditions de M. de Saint-Pierre en 1745 à Sarastau (Saratoga), et en 1746 à l’Acadie. Il reçut l’aiguillette et partit pour l’ouest en 1747. Il fut promu enseigne-en-second et en-pied en 1749. Il alla de nouveau à l’Acadie, en 1752. Il était encore à Montréal en 1756 (Bull. Rech. Hist. 1921, p. 294).

François, sieur du Tremblay, baptisé à Sorel en 1715 découvre les Montagnes Rocheuses, en 1743. C’est le survivant des La Vérendrie, rapporté dans « l’État de la noblesse canadienne en 1767 », comme enseigne, pas marié, demeurant à Montréal, âgé d’environ 40 ans. Avec lui s’éteint en 1794, le dernier descendant de ce rameau de la maison des De Varennes.

Louis-Joseph, chevalier de la Vérendrie, le héro de notre nouvelle historique, naquît en 1717. Il commença ses voyages dans l’Ouest en 1735. Il bâtit le fort Paskoyac en 1748 ; enseigne-en-second, 1749. Épouse Marie-Amable Testard de Montigny en 1755. Il devint lieutenant en 1757. Il épouse Louise-Antoinette de Mézière de l’Épervanche en 1758. Il périt dans le naufrage de l’AUGUSTE, en 1761, près du Cap Breton.

La filiation des De Varennes a été continuée par Jean-Hypolite, fils de Jacques-René.

Régis Roy.



LE SECRET DE L’AMULETTE

I

YEUX NOIRS ET YEUX BLEUS

Quand M. Jacques-Pierre Taffanel, marquis de la Jonquière, le gouverneur-général du Canada vint à Montréal pour la première fois, l’automne de 1749, M. le baron de Longueuil, gouverneur de cette place, en profita pour organiser une belle fête en son honneur, à laquelle était conviée l’élite Montréalaise.

M. de la Jonquière avait été nommé gouverneur de la Nouvelle-France en 1746, mais il n’avait pu paraître à Québec que trois ans plus tard. À son départ de France il était accompagné d’un certain nombre de troupes, aide dont le Canada avait besoin. La traversée fut assez heureuse et l’on s’en félicitait déjà à bord des navires français, lorsqu’en arrivant près de l’Acadie, les bâtiments rencontrèrent une escadre anglaise commandée par les amiraux Anson et Warren. Après une lutte opiniâtre la victoire échut à ces derniers.

Le gouverneur et ses gens furent alors conduits en Angleterre où leur séjour forcé dura deux ans. Ayant enfin obtenu sa liberté, le marquis se remit en route pour la Nouvelle-France que, cette fois, il atteignit sans encombre.

Que la fête de M. Le Moyne eut un grand succès cela va sans dire. Il était aimé de la population qu’il gouvernait et tout ce qu’entreprenait cet homme énergique arrivait toujours bien.

Il convenait de parler de cette gaie réunion, parce que deux personnes qui s’y trou-