Une « blonde » comme celle-là sera, au foyer de Jean Rivard, l’épouse accomplie : bienveillante pour tous, secourable aux pauvres, pieuse, économe. Elle fera surtout une excellente femme de ménage ; elle mettra de l’ordre et de la propreté dans sa maison : « les planchers étaient toujours si jaunes chez Jean Rivard qu’on n’osait les toucher du pied ; et les petits rideaux qui bordaient les fenêtres étaient toujours si blancs que les hommes n’osaient fumer de peur de les ternir. »[1]
Mais Louise Routier savait surtout mettre de la gaieté à son foyer, de la belle humeur et de l’entrain ; elle faisait la vie heureuse à son mari, et elle façonnait dans la joie, dans le travail et dans la vertu l’âme des nombreux enfants que le bon Dieu lui avait donnés.
C’est une femme comme celle-là que Gérin-Lajoie, qui souhaita si longtemps s’établir sur une terre, avait rêvée pour sa maison de cultivateur : « Il me semble me voir sur les bords de la rivière Nicolet, ayant une coquette demeure, une jolie femme, musicienne, des amis dignes de ce nom, une belle et bonne terre que je cultiverais avec succès. »[2]
Gérin-Lajoie n’ayant pu réaliser son rêve d’agriculteur, c’est Jean Rivard qui eut cette bonne fortune. Gérin-Lajoie mit dans la vie de ce personnage toutes ses affections et toutes ses longues espérances. Il alla jusqu’à lui confier la femme qui eût partagé ses travaux ; et d’elle aussi bien que de Jean Rivard, il fit le modèle de l’activité et de la vertu domestiques.
C’est encore pour qu’il entrât davantage et tout entier